ST LEGER, BARRIMORE MATTHEW (Barry), officier, baptisé le 1er mai 1733, probablement dans le comté de Kildare (République d’Irlande), fils de sir John St Leger et de Lavina Pennefather ; il épousa le 7 avril 1773 Mlle Bayly, veuve de sir Edward Mansel, et ils n’eurent qu’un fils ; décédé en 1789.

Après avoir étudié, en Angleterre, à Eton, puis à Cambridge où il devint membre du conseil d’administration de Peterhouse, Barrimore Matthew St Leger entra dans l’armée en avril 1756 comme enseigne dans le 28e d’infanterie. Il servit sous les ordres de Abercromby en 1757 et il eut probablement l’occasion de se familiariser avec la guerre d’embuscades. En 1758, il prit part au siège de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), et à l’expédition menée par Wolfe* sur Québec en 1759. Nommé major de brigade en juillet 1760, St Leger participa en tant qu’officier d’état-major à la campagne dirigée contre Montréal par Murray. Le 16 septembre 1762, il fut promu major dans le 95e d’infanterie.

Lorsque la guerre d’Indépendance américaine éclata, St Leger était lieutenant-colonel dans le 34e d’infanterie. En 1776, il contribua aux opérations qui obligèrent les Américains à battre en retraite depuis Québec jusqu’à Ticonderoga, New York, en passant par le lac Champlain. Quand le major général Burgoyne proposa une expédition ayant pour but de prendre Albany (New York), étape d’un plan pour diviser les colonies en deux, il suggéra que St Leger prît la tête d’un groupe auxiliaire qui allait partir du Canada et suivre la vallée de la rivière Mohawk.

Partie de Montréal le 23 juin 1777, la troupe de St Leger atteignit Oswego, New York, le 25 juillet. Après avoir traversé des lieux sauvages, les Britanniques et leurs alliés indiens parvinrent au fort Stanwix (Rome, New York), le 2 août. Comme le fort paraissait trop solide pour un assaut, on décida d’en faire le siège. Le principal combat de cette expédition de peu d’envergure se produisit lorsqu’un corps de miliciens aux ordres du général de brigade Nicholas Herkimer tenta de dégager le fort. Les Américains embusqués furent mis en déroute dans une rude bataille qui se déroula près d’Oriskany le 6 août [V. Kaieñˀkwaahtoñ]. Au cours de l’engagement, toutefois, les assiégés firent un raid et saccagèrent les positions autour du fort laissées sans défense adéquate par les Britanniques. Par la suite, les Indiens désertèrent et St Leger, croyant que d’autres secours américains se trouvaient beaucoup plus près qu’ils ne l’étaient réellement, leva le siège le 22 août et battit en retraite par la même route qu’à l’aller.

De retour au Canada, il tenta encore une fois de rejoindre Burgoyne, mais à peine était-il rendu à Ticonderoga que le général anglais capitula à Saratoga (Schuylerville, New York). Pendant le reste de la guerre, St Leger commanda une unité de rangers cantonnée à Montréal. Il accéda au grade de colonel en 1780 et connut deux échecs en 1781. D’abord, il échoua dans sa tentative de capturer Philip Schuyler, général américain à la retraite et l’un des leaders new-yorkais de la cause révolutionnaire ; il connut son second échec lors d’une réunion tenue à Ticonderoga avec les représentants d’un groupe de citoyens du Vermont mécontents, ayant à leur tête Ethan Allen : cette réunion avait pour but de discuter des possibilités pour le Vermont de rétablir son allégeance à la couronne. Toutefois, ce complot fut découvert et, avant qu’on ait pu passer à l’action, le lieutenant général britannique Charles Cornwallis capitula à Yorktown, Virginie, mettant ainsi un terme à la guerre.

Après la Révolution américaine, St Leger continua de servir au Canada. Promu officiellement général de brigade, il fut quelque temps commandant des troupes britanniques lorsque Haldimand eut quitté la colonie en novembre 1784. Cependant, il fut incommodé par sa mauvaise santé et, en octobre 1785, il céda son poste de commandant à Henry Hope. De plus, il semble avoir quitté l’armée à la même époque puisque son nom ne figure plus dans l’Army list à compter de 1785.

Les autorités considéraient généralement St Leger comme un soldat habile dans la guerre d’embuscades, mais ses états de service donnent à penser qu’il était plus apte à obéir qu’à commander ; « en tant que commandant, dit un peu trop sévèrement George Francis Gilman Stanley, St Léger n’inspirait personne et n’était pas inspiré ». Sa principale faute, lors de la seule campagne qu’il avait menée lui-même, avait été de sous-estimer son adversaire mais toute l’armée britannique et le gouvernement commirent la même erreur.

James Stokesbury

« Colonel St. Leger’s account of occurrences at Fort Stanwix » est publié comme l’appendice XIII dans [John Burgoyne], A state of the expédition from Canada [...] (Londres, 1780 ; réimpr., NewnYork, 1969).— Boatner, Encyclopedia of American revolution. D. B. Chidsey, The war in the north ; an informal history of the American revolution in and near Canada (New York, 1967).— Duncan McArthur, Canada under the Québec Act, Canada and its provinces (Shortt et Doughty), III : 107–138.-J. N. McIlwraith, Sir Frederick Haldimand (Londres et Toronto, 1926), 211s., 295s.— Hoffman Nickerson, The turning point of the revolution, or Burgoyne in America (2 vol., Boston et New York, 1928 ; réimpr., Port Washington, N.Y., 1967).— Stanley, Canada’s soldiers. W. L. Stone, The campaign of LieutGen. John Burgoyne and the expedition of LieutColBarry StLeger (Albany, N.Y., 1877 ; réimpr., NewnYork, 1970).— C. [L.] Ward, The war of the révolution, J. R. Alden, édit. (2 vol., New York, 1952).

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James Stokesbury, « ST LEGER, BARRIMORE MATTHEW (Barry) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/st_leger_barrimore_matthew_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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