JAMET (Jamay), DENIS, prêtre, récollet, premier supérieur de la mission canadienne en 1615, décédé à Montargis en 1625.

Riche de l’expérience acquise dans l’exercice des plus hautes fonctions du gouvernement de la province religieuse de Saint-Denis, le père Jamet fut choisi en 1615 pour présider à l’établissement de l’Église au Canada. Parti de Honfleur le 24 avril 1615 avec trois autres récollets, les pères Joseph Le Caron, Jean Dolbeau et Pacifique Duplessis, il abordait à Tadoussac le 25 mai suivant. Le 8 juin, il arrivait à Québec et, le même jour, s’embarquait pour le saut plus tard appelé Saint-Louis. Le 24 juin, les pères Le Caron et Jamet célébraient à la rivière des Prairies la première messe qui fut dite dans l’île de Montréal. De retour à Québec, il confiait à François Gravé Du Pont, qui passait en France, une relation datée du 15 juillet à l’adresse du cardinal François de Joyeuse, dans laquelle, à la suite de remarques sur la topographie, le climat, les habitants, les mœurs et la religion, il indiquait avec netteté les conditions nécessaires au progrès de la religion en Nouvelle-France.

Le 20 juillet 1616, dans l’intérêt de la mission, le père Jamet partait pour la France en compagnie de Champlain et du père Le Caron. Son séjour s’y prolongea quatre ans durant lesquels, tout en s’employant à sa fonction de procureur des missions canadiennes, il remplit successivement la charge de supérieur des couvents de Saint-Denis en 1617, de Châlons en 1618, et du couvent de Sézanne, qu’il fonda en 1619.

Nommé de nouveau commissaire provincial au Canada, il s’embarquait le 5 avril 1620 sur la Sallemande, commandée par Deschênes, amenant avec lui le frère Bonaventure et quelques ouvriers. Arrivé à Québec le 11 juillet, fort de l’appui financier de Charles de Boves, grand vicaire de Pontoise, de Henri de Bourbon, prince de Condé, et du sieur Louis Houel, il entreprenait la construction du couvent de Notre-Dame-des-Anges qu’il bénissait le 25 mai 1621. Le 18 août, il signait à la suite de Champlain un mémoire adressé au roi, l’avisant des moyens à prendre pour conserver la religion et pour supprimer les désordres dans la colonie naissante. À Québec, il s’employait au ministère, bénissant, le 26 août, le mariage de Guillemette Hébert et baptisant, le 24 octobre, Eustache Martin. Au printemps de 1622, il retournait en France pour mourir au couvent de Montargis le 26 février 1625, après s’être dépensé à la conversion des Amérindiens et avoir doté la colonie de ses premières institutions religieuses.

Frédéric Gingras

BN, MSS, Cinq-Cents de Colbert, 483, Relation du Père Jamet.— Champlain, Œuvres (Laverdière), 495, 497, 499, 506s., 593s.— Le Clercq, First establishment of the faith (Shea), I : 82, 85 et passim.— Sagard, Histoire du Canada (Tross), I : 28, 36, 44, 68–79.— The Catholic encyclopaedia, an international work of reference [...] of the Catholic church, ed. C. G. Herbermann et al. (17 vol., New York, 1907–22), VI : 301.— Jouve, Les Franciscains et le Canada : 1615–1629.

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Frédéric Gingras, « JAMET (Jamay), DENIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/jamet_denis_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2016
Date de consultation:    2 oct. 2024