Quand le Manitoba était entré dans la Confédération, en 1870, les écoles étaient administrées par les Églises catholique, anglicane et presbytérienne. En 1871, l’Acte pour établir un système d’instruction maintint ce lien étroit entre éducation et religion en créant un double système public financé par la province dans lequel les catholiques et les protestants conservaient les droits que protégeait, pensait-on, l’article 22 de l’Acte du Manitoba de 1870.
Toutefois, 20 ans plus tard, le gouvernement provincial, tenant compte des souhaits de la majorité protestante anglophone, exclut de facto le financement public des écoles séparées. En 1896, le premier ministre du Manitoba, Thomas Greenway, et le premier ministre du Canada, Wilfrid Laurier, trouvèrent un compromis. L’accord prévoyait 30 minutes d’enseignement religieux à la fin de la journée scolaire et permettait l’embauche d’un enseignant catholique là où le nombre d’élèves le justifiait. Dans les endroits où dix élèves ou plus utilisaient une langue maternelle autre que l’anglais, ceux-ci pouvaient recevoir une instruction « en français ou [dans une] autre langue et en anglais, selon le système bilingue ». En 1916, le gouvernement manitobain de Tobias Crawford Norris abrogerait l’entente.