STERLING (Stirling), JAMES, marchand et fonctionnaire local, né en Irlande ; il épousa Angélique Cuillerier, dit Beaubien, le 9 février 1765 à Détroit et des sept enfants qu’ils ont probablement eu, trois naquirent à cet endroit ; décédé après 1783.
Officier dans les troupes de la Pennsylvanie durant la première partie de la guerre de Sept Ans, James Sterling était officier d’intendance lors de l’attaque britannique au fort Niagara (près de Youngstown, New York) en 1759, et lors de l’expédition d’Amherst contre Montréal l’année suivante. Par la suite, il devint le représentant, dans la région du fort Niagara, de l’entreprise commerciale Livingston, Rutherford, Duncan, Coventry and Syme de Schenectady (New York) qui, au printemps de 1761, obtint d’Amherst une concession temporaire de 10 000 acres juste en haut du portage du Niagara. En juillet, Sterling partit pour Détroit où il servit comme agent de l’Ouest pour l’entreprise. Il prospéra rapidement car il faisait preuve de sagacité dans ses affaires, et sa connaissance des langues indiennes et française lui attirait de la clientèle. Il devint, en 1763, propriétaire d’une maison à Détroit, d’où il vendait des marchandises et en expédiait à d’autres marchands aussi loin qu’au fort Miami (vraisemblablement à ou près de Fort Wayne, Indiana) et à Michilliamakinac (Mackinaw City, Michigan).
Certains ont prétendu que les relations sentimentales entre Sterling et Angélique Cuillerier, dit Beaubien, entraînèrent celle-ci à lui parler du projet de Pondiac* d’attaquer par surprise, en mai 1763, la garnison de Détroit ; cet avertissement aurait permis à Henry Gladwin de déjouer ce plan. L’informateur de Gladwin n’a pas été identifié mais Angélique pouvait connaître ce qui se passait. Peu après leur mariage, Sterling écrivait qu’elle était « habituée à faire le commerce depuis sa plus tendre enfance et pass[ait] d’ordinaire pour être la meilleure interprète des diverses langues indiennes en ce lieu ; les Indiens, ajoutait-il, tiennent sa famille en haute estime, à un point tel qu’on les a soupçonnés d’avoir choisi son père pour prendre le commandement ici au cas où ils auraient réussi ».
Lorsque Pondiac assiégea la garnison au cours de l’été de 1763, les marchands et autres volontaires choisirent Sterling pour commander la milice locale. En 1764, il forma avec John Duncan une association, à laquelle John Porteous se joignit plus tard. Sterling devint également arpenteur et percepteur de taxes du roi.
À l’époque de la Révolution américaine, Sterling dénonça l’administration du lieutenant-gouverneur Henry Hamilton et du juge Philippe Dejean* que Hamilton avait nommé. Ce dernier accusa Sterling de déloyauté et de prévarication, et l’envoya à Québec en 1777. La révision du dossier de Sterling permit sa libération ; il revint à Détroit en décembre. La rancune persistait toutefois entre les deux hommes et, en 1778, Sterling emmena sa famille à Québec, puis en Angleterre.
D’après la correspondance de Sterling en provenance de Londres en 1781, il poursuivit ses relations d’affaires avec John Porteous, alors à Little Falls, New York. D’autre part, des documents comptables nous renseignent également sur les transactions entre William Park, de Petite Côte (Windsor, Ontario), et Sterling jusqu’en 1783. On pense que Sterling se réinstalla en Pennsylvanie après la guerre mais la date et l’endroit de sa mort son inconnus.
Clements Library, James Sterling, letterbook, 1761–1765.— DPL, Burton hist. coll., C. M. Burton, The Beaubien or Cuillerier family of Detroit (copie dactylographiée, s.d.) ;John Porteous papers, Sterling à Porteous, 18 avril 1781 ; Registre des baptêmes, mariages et sépultures de Sainte-Anne (Détroit), 2 févr. 1704–30 déc. 1848 (5 vol. en 7, copie manuscrite), II : 628, 775, 842, 852, 862 ; James Sterling papers, account book, 1779–1783.— PRO, CO 5/116, pp.291–296 (copies aux APC).— City of Detroit, Michigan, 1701–1922, C. M. Burton et al. édit. (5 vol., Détroit, 1922), I : 202.— John Askin papers (Quaife), I : 46s., 108–110, 137.— Johnson papers (Sullivan et al.).— Michigan Pioneer Coll., IX (1886) : 349 ; XIX (1891) : 310s.— Remembrancer ; or Impartial Repository of Public Events (Londres), 1778, 188–191.— The revolution on the upper Ohio, 1775–1777 [...], R. G. Thwaites et L. P. Kellogg, édit. (Madison, Wis., 1908 ; réimpr., Port Washington, N.Y., et Londres, 1970), 148.— Christian Denissen, Genealogy of the French families of the Detroit River region, 1701–1911, H. F. Powell, édit. (2 vol., Détroit, 1976).— Silas Farmer, The history of Detroit and Michigan [...] (2e éd., 2 vol., Détroit, 1889).— [H. R. Howland], The Niagara portage and its first attempted settlement under British rule, Buffalo Hist. Soc., Pubs. (Buffalo, N.Y.), VI (1903) : 35–45.
Équipe de la Burton Historical Collection, « STERLING (Stirling), JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/sterling_james_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |