Titre original :  Title page of Government in Canada by D. A. (Dennis Ambrose) O'Sullivan. Toronto : Carswell & Co., 1887.

Source: https://archive.org/details/cu31924030501534/page/n5/mode/2up

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O’SULLIVAN, DENNIS AMBROSE, avocat et auteur, né le 21 février 1848 dans le canton de Seymour, Haut-Canada, cadet des fils de Michael O’Sullivan et de Mary Henessey ; le 24 mai 1881, il épousa à Oshawa, Ontario, Emma Mary Philamena Higgins, et ils eurent six enfants ; décédé le 13 septembre 1892 à Penetanguishene, Ontario, et inhumé à Toronto.

Dennis Ambrose O’Sullivan fréquenta le St Michael’s College de Toronto de 1868 à 1870 et obtint une licence ès arts de la University of Toronto en 1872. Admis au barreau en 1875, après avoir étudié le droit au cabinet de Blake, Kerr, and Bethune, il reçut de l’université, l’année suivante, une licence en droit. Toute sa vie, il allait demeurer associé à cet établissement, qui lui conférerait une maîtrise ès arts et au « sénat » duquel il siégerait.

En 1875, O’Sullivan ouvrit son propre cabinet d’avocat à Toronto. Conseiller juridique et porte-parole de l’archidiocèse catholique de Toronto durant les archiépiscopats de John Joseph Lynch* et de John Walsh, il s’occupait surtout de questions temporelles, dont la conformité des actes notariés des paroisses. Quelquefois, un cas litigieux se présentait, comme celui qui opposa Bernard L. Murphy à James Farrelly en 1887. La famille d’un prêtre décédé du diocèse de Kingston contestait le testament du défunt. James Murphy, père du prêtre et ancien catholique, avait menacé de dévoiler un scandale qui impliquait deux anciens évêques de Kingston, et les autorités ecclésiastiques de cette ville et de Toronto craignaient qu’il ne le fasse au moment de l’audience. O’Sullivan conclut donc un compromis qui limita, pour les évêques, les conséquences les plus graves du litige.

À titre de porte-parole de l’archidiocèse, O’Sullivan était souvent appelé à intervenir quand il n’aurait pas convenu que l’archevêque le fasse lui-même. Un cas typique se présenta en 1887 : des nationalistes irlandais invitèrent leur compatriote radical William O’Brien à Toronto pour affronter le gouverneur général, lord Lansdowne [Petty-Fitzmaurice*], propriétaire absentéiste irlandais. Dans une lettre à la Catholic Weekly Review, O’Sullivan contribua à désamorcer l’affrontement en laissant entendre qu’O’Brien était « secrètement à la solde » de Lansdowne et lui avait « rendu d’immenses services ». De même, c’est O’Sullivan, plutôt que les prêtres ou l’archevêque, qui avait écrit des commentaires et des réfutations à l’occasion de campagnes « antipapistes » lancées contre les écoles séparées par le Toronto Daily Mail, ultra-protestant, au moment des élections provinciales de 1886 [V. Christopher William Bunting], et de scrutins subséquents aux niveaux fédéral et provincial.

En tant qu’homme de confiance des archevêques, O’Sullivan avait souvent à faire des préparatifs qui nécessitaient une connaissance approfondie du protocole ecclésiastique. C’est lui qui organisa, en 1887, le banquet que donna l’archevêque Lynch en l’honneur de l’accession de l’archevêque de Québec, Elzéar-Alexandre Taschereau à la dignité de cardinal. Une célébration semblable, organisée pour le jubilé d’argent de l’archevêque Walsh, donna lieu en 1892 à la publication d’une histoire de l’archidiocèse. Le père John Read Teefy dirigea la préparation de l’ouvrage, mais c’est O’Sullivan qui régla les détails de la production et de la diffusion.

O’Sullivan lui-même était un auteur prolifique. Il écrivit des brochures de droit, des textes sur le gouvernement et des ouvrages philosophiques plutôt conventionnels. Par exemple, son opuscule sur la charité systématique n’a rien de l’œuvre d’un réformateur social éclairé. Passablement faible quant à l’analyse, il reflète l’opinion courante de l’époque sur la pauvreté. Ainsi quand l’auteur préconise la création d’un organisme qui s’occuperait des pauvres, ce serait « le pauvre méritant », terme mal défini, qui recevrait de l’aide. Pourtant, le Peterborough Examiner tenait O’Sullivan pour l’un des « plus grands littérateurs catholiques du dominion ». Son œuvre la plus connue, Essays on the church in Canada, composée de textes déjà publiés séparément, parut en 1890 et fut largement distribuée par la division torontoise de la Catholic Truth Society. Selon les notices nécrologiques, O’Sullivan travaillait au moment de sa mort à une histoire de l’Église catholique du Canada.

Dennis Ambrose O’Sullivan avait toujours conservé son cabinet d’avocat ; quand il mourut de la fièvre typhoïde, en 1892, il avait pour associé Francis Alexander Anglin*. Il avait été administrateur des écoles séparées et président du conseil du Toronto Public Library Board. L’université Laval lui avait décerné un doctorat honorifique en 1887 et le collège d’Ottawa avait fait de même en 1891.

Gerald J. Stortz

La série d’articles qui constituent l’ouvrage de Dennis Ambrose O’Sullivan, Essays on the church in Canada (Toronto, 1890), a d’abord été éditée dans l’American Catholic Quarterly Rev. (Philadelphie) entre 1883 et 1888, et réimprimée dans la Catholic Weekly Rev. (Toronto) dès sa première édition le 19 févr. 1887.

Les autres publications d’O’Sullivan comprennent : A manual of government in Canada : or, the principles and institutions of our federal and provincial constitutions (Toronto, 1879), qui connut une seconde édition en 1887 sous le titre de Government in Canada : the principles and institutions of our federal and provincial constitutions [...] ; A manual of practical conveyancing : real and personal property, including wills, with precedents, forms and references (Toronto, 1882) ; How to draw a simple will : with special information for clergymen and doctors, and instructions for executors in ordinary cases (Toronto, 1883) ; Systematic charity : paper read before the Canadian Institute, January 1885 ([Toronto, 1885]), paru également dans Pamphlets : letters of an Irish Catholic layman, W. R. Harris, édit. (Dublin, 1896) ; et Canada : an address delivered on the 1st of July, 1889, in aid of the House of Providence, Dundas (Toronto, 1889).

ARCAT, L ; W.— Law Soc. of Upper Canada Arch. (Toronto), Rolls, 2 : 4.— St Gregory the Great Roman Catholic Church (Oshawa, Ontario), Reg. of marriages, 1859–1921 : 11 (mfm aux ARCAT).— UTA, P87-0046.(18).— Jubilee volume, 1842–1892 : the archdiocese of Toronto and Archbishop Walsh, [J. R. Teefy, édit.] (Toronto, 1892), 364–365.— Catholic Weekly Rev., 1887–1892, particulièrement 19 févr., 13, 24 mars, 19 mai 1887, 17 sept. 1892.— Irish Canadian (Toronto), 15, 22 sept. 1892.— Toronto World, 14 sept. 1892.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2.— Univ. Laval, Annuaire (Québec), 1886–1887 : 78 ; 1887–1888 : 58.— Univ. of Toronto, Calendar, 1891–1892 : 21, 23.

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Gerald J. Stortz, « O’SULLIVAN, DENNIS AMBROSE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/o_sullivan_dennis_ambrose_12F.html.

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Auteur de l'article:    Gerald J. Stortz
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    9 oct. 2024