Titre original :  Michel-Thomas Labrecque ., BM1,S5,P1042-2

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Labrecque, MICHEL-THOMAS (baptisé Labreque), prêtre, professeur et évêque, né le 30 décembre 1849 à Saint-Anselme, Bas-Canada, fils de François Labrecque (Labreque), cultivateur, et d’Emélie Lemelin ; décédé le 3 juin 1932 à Chicoutimi (Saguenay, Québec).

Quatrième enfant d’une famille qui en comprendra 13, Michel-Thomas Labrecque fait son primaire au collège de Lévis (1858–1863) et ses études classiques au petit séminaire de Québec (1864–1872). Ses maîtres le remarquent pour ses talents dans l’écriture et l’art oratoire, mais aussi pour « son amour du travail, son assiduité, son jugement droit et son intelligence d’élite ». L’Électeur de Québec y fera écho le 25 avril 1892.

Aspirant très jeune au sacerdoce, Labrecque entre au grand séminaire de Québec en 1872. L’abbé Louis-Nazaire Bégin* compte parmi les professeurs qui l’inspirent. Ses études théologiques le mènent à l’ordination le 28 mai 1876. Parallèlement, Labrecque enseigne aux élèves des classes de cinquième (1872–1873) et de rhétorique (1873–1880) au petit séminaire de Québec. Après avoir obtenu une maîtrise ès arts de l’université Laval à Québec le 23 juin 1880, il se rend la même année au séminaire français de Rome pour parfaire sa formation. Il reçoit un doctorat en droit canonique du séminaire romain le 26 juin 1882 et un doctorat en théologie du collège Saint-Thomas le 13 mai 1883.

L’abbé Labrecque profite de ce séjour pour saisir les intrigues et la profonde division de l’épiscopat canadien. Il s’initie au mode de fonctionnement de la Sacrée Congrégation de la propagande. Dans ses temps libres, il visite des musées et constate le faste des célébrations papales. Il va au sanctuaire de Notre Dame du Bon Conseil, à Genazzano, afin d’y vénérer l’image de la Vierge, pour laquelle il a une dévotion particulière. Il suit également les séances de l’académie pontificale Saint-Thomas d’Aquin quand la philosophie thomiste se répand de nouveau dans les séminaires. Les conférences des grands noms de l’enseignement romain le passionnent, dont celles du père Matteo Liberatore, l’un des rédacteurs de la future encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII. L’anticléricalisme qui sévit en Europe attire en même temps son attention. Labrecque éprouvera sa vie durant une hantise sans bornes pour la franc-maçonnerie et le libéralisme, qui favorisent l’école publique laïque et la séparation de l’Église et de l’État. Il l’exprimera en 1896 en défendant le droit à des écoles confessionnelles pour les catholiques du Manitoba [V. La campagne électorale de 1896 et la crise scolaire au Manitoba]. Il le fera valoir encore en 1917 et en 1918, en s’en prenant au gouvernement conservateur de sir Robert Laird Borden qui appellera les clercs (les séminaristes tonsurés ou en voie de l’être) au service militaire obligatoire. Son opposition est à ce point vive qu’il ira jusqu’à préconiser la séparation de la province de Québec de la Confédération canadienne.

Sur le chemin du retour, Labrecque visite Paris, Marseille et Lourdes, avant de s’arrêter chez deux de ses frères aux États-Unis. Il arrive à Québec en 1883 avec les dernières parutions utiles à son enseignement. Il devient dès lors professeur de théologie morale à la faculté de théologie de l’université Laval. Il entre au conseil du séminaire de Québec en 1887 et prend, la même année, le titre de directeur des séminaristes au grand séminaire de Québec. Il est en outre directeur fondateur de l’Œuvre des clercs, aumônier de l’académie commerciale de Québec et, au moins de 1889 à 1892, assesseur de l’Officialité métropolitaine. Il se révèle ainsi comme un homme d’action capable de mener plusieurs tâches de front.

Au moment où Labrecque pense poursuivre sa carrière dans l’étude, l’enseignement et la prière, la question de la succession du cardinal et archevêque de Québec, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau*, se pose pour des raisons de santé. Le 18 décembre 1891, Mgr Bégin est désigné archevêque titulaire de Cyrène et coadjuteur du cardinal, rendant vacant son siège de Chicoutimi. Au séminaire de Québec comme au Vatican, des rumeurs circulent sur son remplaçant. Sur division de l’épiscopat canadien, trois noms sont proposés à la Sacrée Congrégation de la propagande : Joseph-Clovis-Kemner Laflamme*, doyen de la faculté des arts de l’université Laval à Québec, Olivier-Elzéar Mathieu*, directeur du séminaire de Québec, et Labrecque. Après le refus du premier, Labrecque – que ses défenseurs, les évêques Louis-François Laflèche*, du diocèse de Trois-Rivières, et André-Albert Blais, de Rimouski, considèrent comme ultramontain – devient évêque de Chicoutimi le 8 avril 1892.

Le 22 mai, dans la basilique Notre-Dame à Québec, le cardinal Taschereau préside le sacre du nouveau prélat « avec toute la pompe et la solennité établie par l’Église romaine », comme l’Électeur le rapporte le jour suivant. Après une réception au séminaire de Québec, puis à Saint-Anselme, Mgr Labrecque est accueilli le 28 mai au quai de Chicoutimi. La cérémonie d’intronisation, avec les adresses qui s’imposent, a lieu dans la cathédrale Saint-François-Xavier, récemment achevée, en présence des Mgrs Bégin et Benjamin Pâquet*, recteur de l’université Laval et supérieur du séminaire de Québec.

À 42 ans, dans la force de l’âge, Mgr Labrecque commence sa vie d’évêque et de prince de l’Église catholique. Dans son mandement d’entrée, il dévoile sa conception de son rôle de pasteur. Évoquant saint Thomas d’Aquin, il déclare que l’évêque est d’office « le lieutenant de Jésus-Christ », « le serviteur des âmes » et « le dispensateur de la vérité ». Sa devise, tirée de la IIe épître aux Corinthiens, énonce son plan d’action (chap. xii, 15) : Impendam superimpendar (Je dépenserai très volontiers, je me dépenserai tout entier).

Une visite d’usage conduit l’évêque nouvellement consacré à l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier des Augustines de la miséricorde de Jésus, qu’il aidera par ses démarches auprès du gouvernement fédéral, entre 1893 et 1895, dans l’acquisition de l’hôpital de la Marine. Puis, Mgr Labrecque est attendu au séminaire de Chicoutimi, où il reçoit les hommages des élèves et du corps professoral. Les 12 et 13 juin, il dirige sa tournée du côté du lac Saint-Jean. Il s’arrête à Saint-Louis-de-Métabetchouan (Chambord), chez son ancien condisciple au grand séminaire de Québec, le curé François-Xavier Belley, et au monastère des ursulines de Roberval [V. Malvina Gagné*]. Il informe Mgr Bégin le 15 juin qu’il est « enchanté des prêtres et du peuple de [son] diocèse », malgré quelques « enfantillages » de certains membres de son clergé à son arrivée. Il entreprend ensuite, en mai 1893, la première des dix tournées pastorales de son épiscopat, chacune d’elle exigeant deux mois de son temps. Celles-ci lui permettent de prendre la mesure d’un diocèse en développement, à la faveur de la colonisation et de l’industrialisation dans les secteurs des pâtes et papiers et de l’aluminium. Créé en 1878, le diocèse compte déjà 39 paroisses, 64 prêtres et près de 55 000 âmes ; le nombre de fidèles s’élèvera à 125 000 au moment de sa démission en 1927. Au cours de cette première tournée, l’évêque constate le nombre insuffisant de prêtres, de missionnaires et d’enseignants. Il prend également conscience de l’immensité du territoire à couvrir : en plus des régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de Charlevoix, celui-ci comprend depuis le 30 mai 1892 la préfecture apostolique du Golfe Saint-Laurent (qui sera toutefois confiée aux eudistes en 1903), où se trouve l’île d’Anticosti. Outre ces tournées, il fait trois visites ad limina à Rome, soit en 1896, en 1903 et en 1914. Lors de la deuxième, il défend auprès du pape Pie X la cause de Mgr Bégin pour son élévation au cardinalat.

Durant son épiscopat, Mgr Labrecque érige 34 paroisses et ordonne 175 prêtres. Il fonde trois orphelinats, deux écoles normales et deux congrégations : les Sœurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi en 1894, pour répondre aux besoins en éducation du diocèse [V. Françoise Simard], et les Sœurs de Saint-Antoine de Padoue en 1904, pour le service domestique du séminaire de Chicoutimi [V. Elzéar De Lamarre*].

Mgr Labrecque accueille également des communautés religieuses pour structurer son diocèse. Parmi elles figurent : les Petites Franciscaines de Marie à la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul [V. Marie Bibeau*] et les trappistes à la desserte Saint-Michel-de-Mistassini (Dolbeau-Mistassini) (1892) [V. Pierre Oger*], les Frères maristes à Roberval et à Chicoutimi (1897 et 1901), les Sœurs de la charité de Saint-Louis à Saint-Irénée (1908) [V. sir Rodolphe Forget*], les capucins à l’ermitage San’Tonio au lac Bouchette (1925) [V. Elzéar De Lamarre], les jésuites à Chicoutimi (1925) et les Frères des écoles chrétiennes à Port-Alfred (Saguenay) (1926). En 1903, il reçoit des communautés françaises en exil : les Frères de Saint-François Régis à Saint-Amédée (Péribonka), les eudistes dans la paroisse Sacré-Cœur-de-Jésus [V. Gustave Blanche*], où il a œuvré de 1893 à 1903 comme officiant et confesseur dans la chapelle qu’il a fait construire en 1892, et les Servantes du Très-Saint-Sacrement à Chicoutimi, fondatrices d’un cénacle eucharistique. Enfin, pour clore l’organisation canonique de son diocèse, il instituera le chapitre de la cathédrale de Chicoutimi en 1926.

Comme dans tout diocèse, les affaires spirituelles et temporelles s’entremêlent à Chicoutimi ; elles offrent l’occasion de cerner le tempérament et les convictions de Mgr Labrecque. Des traits de sa personnalité – telles l’irascibilité, l’impulsivité et l’autorité – se révèlent bien à l’opposé de saint François de Sales, qui lui sert de guide. Ses mandements et sa correspondance en attestent : en 1896, par exemple, il défend à ses fidèles d’assister aux assemblées des candidats favorables au compromis Laurier-Greenway sur les écoles du Manitoba [V. Thomas Greenway* ; Le règlement Laurier-Greenway (1896)]. À la fin du mois de décembre, Labrecque censure la presse locale, et ordonne à son clergé de refuser l’absolution aux lecteurs de la Patrie et du Cultivateur, journaux montréalais qui appuient le premier ministre libéral Wilfrid Laurier* [V. Ernest Pacaud*]. Comme il l’a exprimé le 6 mars 1896 dans une lettre à Mgr Bégin, il estime que Laurier est un « traître à sa religion et à sa nationalité » par son attitude à Ottawa et par son refus de reconnaître la préséance de l’Église sur l’État dans les questions scolaires. Renoncer au droit à des écoles séparées, inscrit dans la constitution de 1867, est imprudent, selon lui, car la même situation pourrait se reproduire à plus ou moins long terme dans le reste du dominion. Aussi, l’Église doit s’abstenir de toute concession.

Le tempérament de Labrecque se dévoile aussi, le 8 mars 1900, lorsque l’évêque commande au supérieur du séminaire, l’abbé De Lamarre, de mettre fin à la période des déficits. Le développement du séminaire en souffre, en dépit de l’imposition, six ans plus tôt, d’une taxe de 2 % sur 20 ans, puisée à même les revenus du clergé séculier pour rembourser l’emprunt hypothécaire autorisé par Mgr Bégin pour l’agrandissement de l’établissement. Pour Labrecque, le sens de l’économie est une vertu qu’il tient de son éducation et qu’il exerce à l’extrême jusqu’à la stricte nécessité. Cette abnégation imprègne son mode de gestion et engendrera un climat de crainte et de suspicion qui minera son épiscopat.

Le ton directif de Mgr Labrecque se manifeste également en 1902, quand l’évêque s’élève contre l’immigration d’un groupe de Finlandais luthériens dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ses interventions contribuent à l’échec du projet de construction d’une scierie et d’un moulin écorceur des frères Knut et Oscar William Nordin, auquel la presse et les élites locales donnent leur appui. Dans une lettre adressée en avril 1902 à l’un de ses défenseurs, le député conservateur fédéral de Chicoutimi-Saguenay, Joseph Girard, l’évêque regrette la prise de position de l’homme politique. Il l’implore de se raviser, et fait valoir que le projet constitue « un danger national et religieux » pour une région majoritairement catholique et francophone. De plus, il doute des bénéfices de cet établissement. Il avance pour preuve l’expérience d’une centaine d’immigrants finlandais envoyés le mois précédent dans les futurs cantons Ferland et Boilleau : les Nordin n’ont pas respecté leur engagement de les établir par petits groupes, de leur faire apprendre le français et de les convertir au catholicisme avant leur éventuel mariage avec des Canadiennes. Il croit qu’après avoir exploité la forêt, les Finlandais en viendront à quitter rapidement la région en « nous laiss[a]nt sur les bras des importés en grand nombre qui seront un obstacle au fonctionnement des paroisses et la ruine de notre homogénéité, source de tant d’avantages temporels et spirituels ».

Les fidèles de Mgr Labrecque subissent eux aussi son impulsivité. Celle-ci lui vaut plusieurs disputes et différends qui tournent parfois à son désavantage. L’histoire la plus retentissante concerne une action pour injures verbales prise contre lui le 21 février 1908, en Cour supérieure de Chicoutimi, par l’avocat Louis de Gonzague Belley, procureur de la Price Brothers and Company Limited et maire de Chicoutimi (1907–1908). Elle fait suite au témoignage de l’évêque à la Cour supérieure de Chicoutimi dans une cause en diffamation opposant Belley à ses adversaires politiques pendant l’élection municipale de 1907. Tandis que les prêtres du séminaire tentent de l’étouffer dans les journaux locaux, l’affaire fait grand bruit dans ceux de Québec et de Montréal. Les autorités religieuses et civiles de Québec craignent de voir la presse protestante utiliser le procès pour déprécier l’épiscopat et le clergé canadien. Le 29 février, le juge Honoré-Cyrias Pelletier souligne dans une lettre à Mgr Bégin qu’il fait tout ce qu’il peut pour calmer les parties. Mgr Labrecque doit éviter de s’emporter et Belley doit se rappeler « qu’il n’est pas permis à un catholique de maltraiter son évêque quelle que soit la conduite de celui-ci ». Affecté, Labrecque se terre dans son évêché. Le 1er avril, il propose un arrangement à l’amiable : il accepte de verser un montant de 400 $ en dédommagement et de se rétracter en écrivant une lettre dictée par Belley. Publiée dans le Travailleur de Chicoutimi le 9 avril 1908, celle-ci confirme l’honorabilité de l’avocat auprès de sa famille, de sa clientèle et de ses concitoyens.

La reconstruction de la cathédrale de Chicoutimi, détruite lors du grand incendie de 1912 qui ravage tout le quartier est de la ville, illustre à son tour l’opiniâtreté et le caractère tranchant de Mgr Labrecque. Ce dernier rejette catégoriquement le projet des abbés Eugène Lapointe* et Jean Bergeron, respectivement vicaire général et procureur du séminaire, de rebâtir la cathédrale à l’emplacement du séminaire, lui aussi consumé par le feu. C’est ainsi que le nouveau séminaire, inauguré en 1914, s’élève sur les hauteurs de la ville, annonçant un renouveau urbain et la modernité architecturale de Chicoutimi, et que la cathédrale, bénie en 1916, est érigée à même ses ruines par esprit d’économie. Faisant fi de la recommandation de l’architecte René-Pamphile Lemay, on ne reconstruit pas l’édifice à l’épreuve du feu et celui-ci brûle de nouveau en janvier 1919. Une structure de béton n’apparaîtra qu’en 1922 pour remédier à la situation.

Dans un autre ordre d’idées, Mgr Labrecque compte parmi les premiers évêques de la province de Québec à s’intéresser aux œuvres sociales souhaitées par le pape Léon XIII. Ainsi, en 1904, il a inauguré une série de conférences ouvrières organisée par la Compagnie de pulpe de Chicoutimi [V. Joseph-Dominique Guay*]. Il obtient cette année-là pour son directeur général, Julien-Édouard-Alfred Dubuc*, le titre de chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand. À partir de 1905, avec le concours d’Eugène Lapointe, il mène un vif combat contre les syndicats internationaux et le travail du dimanche. Il autorise la refonte de la Fédération ouvrière de Chicoutimi (fondée en 1907) pour permettre la création du premier syndicat catholique en Amérique du Nord en 1912 : la Fédération ouvrière mutuelle du Nord. Défenseur et promoteur de la nationalité canadienne-française, il est aumônier des conscrits incarcérés dans la prison du district de Chicoutimi pour leur refus de prendre part à la Première Guerre mondiale.

Mgr Labrecque connaît d’importants problèmes de santé à compter de 1919. En 1924, il nomme l’abbé Léon Maurice second vicaire général pour l’assister dans son administration. En 1927, il démissionne après 35 ans d’épiscopat et après avoir reçu de Rome le titre d’évêque titulaire de Helenopolis in Bythinia. Charles-Antonelli Lamarche lui succède en 1928. Mgr Labrecque se retire à l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi le 2 janvier 1928, souffrant d’une dépression nerveuse et éprouvant des scrupules au sujet de certaines de ses ordinations. Il y meurt des suites d’une longue maladie le 3 juin 1932, jour de la procession de la fête du Sacré-Cœur qu’il a instaurée dans son diocèse en 1918. Conformément à son testament spirituel, son corps est inhumé le 8 juin dans la crypte de sa cathédrale et son cœur, dans la chapelle des Servantes du Très-Saint-Sacrement.

En 1917, pendant les célébrations de ses noces d’argent épiscopales, Mgr Michel-Thomas Labrecque a été nommé au titre honorifique d’assistant au trône pontifical à l’instigation de l’abbé Lapointe. Il s’est alors glorifié, comme l’a rapporté le Progrès du Saguenay de Chicoutimi le 24 mai, d’avoir maintenu et affermi « l’Église de Chicoutimi dans les sentiments d’une inébranlable soumission [...] au Saint-Siège et à ses doctrines, où [ses] prédécesseurs l’avaient si solidement établie [...] Le Pape, la doctrine du Pape, les directions du Pape, a-t-il fait valoir, voilà quel a été mon souci principal, dans le gouvernement de ce diocèse ». Considéré par Mgr André Simard, biographe clérical, comme l’une des figures marquantes de l’épiscopat canadien, Mgr Labrecque illustre, par son histoire de vie, ses réalisations et ses écrits, l’esprit et l’établissement d’une Église catholique triomphante dans un univers où la laïcisation n’a pas encore fait son œuvre.

Gaston Gagnon

Mgr Michel-Thomas Labrecque est notamment l’auteur de Sermon pour la fête de saint Jean-Baptiste : prononcé à la basilique de N.-D. de Québec le 25 juin 1888 (Québec, 1888) et de Catéchisme de la perfection religieuse : commentaire de la règle des Sœurs du Bon-Conseil fait suivant la doctrine de S. François de Sales (Chicoutimi [Saguenay, Québec], 1903). On trouve nombre de ses écrits dans Mandements, lettres pastorales et circulaires des évêques de Chicoutimi (26 vol., Chicoutimi, 1878–1979), 3–8.

Arch. de l’archidiocèse de Québec, 31 CR (diocèse de Chicoutimi, vol. I–II) ; I : 86 (lettre de l’abbé Eugène Lapointe à Son Éminence le cardinal Bégin, 12 mars 1917) ; I : 95 (lettre de S. E. le cardinal Ledochowski, préfet de la S. C. de la propagande à Rome, à Mgr Michel-Thomas Labrecque, 26 juin 1897) ; II : 26 (lettre du juge Honoré Cyriac à S. G. Mgr L.-N. Bégin, 29 févr. 1918) ; II : 86a (lettre de l’abbé Eugène Lapointe à Son Éminence le cardinal Bégin, 27 mars 1917) ; II : 177 (lettre de Mgr Michel-Thomas Labrecque au Très Saint-Père, 29 août 1927) ; 210 A (reg. des lettres, vol. 36–42).— Arch. de la Soc. hist. du Saguenay (Saguenay), P002 (coll. de la Soc. hist. du Saguenay), S1, D275 (Labrecque, Michel-Thomas (Mgr)–Affaire Belley) ; S2, P813 (mémoires de Mgr Eugène Lapointe).— Arch. de l’évêché de Chicoutimi (Saguenay), P53 (fonds Mgr Michel-Thomas Labrecque) ; Reg. des lettres des évêques de l’évêché de Chicoutimi, sér. A., vol.I (1878–1896), vol. II (1896–1912), vol. III (1912–1963).— BAnQ-Q, CE306-S3, 1er janv. 1850.— BAnQ-SLSJ, CE201-S2, 8 juin 1932 ; TP11, S14, SS2, SSS7, 21 févr. 1908.— Centre hist. des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil (Saguenay), P001 (fonds Mgr Michel-Thomas Labrecque).— MCQ-FSQ, SME13/MS34-4 ; MS34-5.— Gérard Bouchard, « les Saguenayens et les immigrants au début du 20e siècle : légitime défense ou xénophobie ? », Études ethniques au Canada (Calgary), 21 (1989), no 3 : 20–36.— Antonio Dragon, l’Abbé Delamarre, fondateur des Sœurs antoniennes de Marie et des pèlerinages du lac Bouchette ([Chicoutimi], 1974).— F.-X.-E. Frenette, Monseigneur Michel-Thomas Labrecque, troisième évêque de Chicoutimi (1892–1932) (Chicoutimi, 1954) ; Notices biographiques et notes historiques sur le diocèse de Chicoutimi (Chicoutimi, 1945).— Gaston Gagnon, Au royaume du Saguenay et du Lac-Saint-Jean : une histoire à part entière, des origines à nos jours (Québec, 2013) ; « Genèse d’un livre : les Évêques et les Prêtres séculiers au diocèse de Chicoutimi, 1878–1968 », Saguenayensia (Chicoutimi), 20 (1978) : 81–85.— P[olyeucte] Guissard, Histoire de la congrégation des Sœurs antoniennes de Marie, reine du clergé, 1904–1958 (Chicoutimi, [1960]).— Histoire de l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi, 1884–1934 (Chicoutimi, 1934).— Histoire du catholicisme québécois, sous la dir. de Nive Voisine (2 tomes en 4 vol. parus, Montréal, 1984–    ), tome 2, vol. 2 (Philippe Sylvain et Nive Voisine, les xviiie et xixe siècles : réveil et consolidation (1840–1898), 1991) ; tome 3, vol. 1 (Jean Hamelin et Nicole Gagnon, le xxe siècle (1898–1940), 1984).— V.-A. Huard, Labrador et Anticosti : journal de voyage, histoire, topographie, pêcheurs canadiens et acadiens, Indiens montagnais (Montréal, 1897).— Les Labrecque en Amérique : 1657–2007, sous la dir. de Gaston Labrecque et al. (Saint-Raphaël-de-Bellechasse [Saint-Raphaël, Québec, 2008]).— Jean LeBlanc, Dictionnaire biographique des évêques catholiques du Canada […] (2e éd., Montréal, 2012).— Marius Paré, l’Église au diocèse de Chicoutimi (4 vol., Chicoutimi, 1983–2000), 2–4.— Normand Perron, Un siècle de vie hospitalière au Québec : les Augustines et l’Hôtel-Dieu de Chicoutimi, 1884–1984 (Sillery [Québec] et Chicoutimi, 1984).— Denise Robillard, la Traversée du Saguenay : cent ans d’éducation : les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi, 1894–1994 ([Saint-Laurent [Montréal]], 1994).— Jacques Rouillard, les Syndicats nationaux au Québec, de 1900 à 1930 (Québec, 1979).— André Simard, les Évêques et les Prêtres séculiers au diocèse de Chicoutimi, 1878–1968 : notices biographiques (Chicoutimi, 1969), 32–36.— O.-D. Simard, « Monseigneur Michel-Thomas Labrecque, troisième évêque de Chicoutimi, 1892–1927 », dans Évocations et Témoignages : centenaire du diocèse de Chicoutimi, 1878–1978 (Chicoutimi, 1978), 257–264.— Robert Simard, le Séminaire de Chicoutimi : sa participation au monde de l’éducation et de la culture dans les régions du Saguenay Lac St-Jean et de Charlevoix, 1873–2007 (Chicoutimi, [2013]).— J.-C. Tremblay, les Noces d’argent épiscopales de S. G. Monseigneur M.-T. Labrecque (Chicoutimi, 1917).— Univ. Laval, Annuaire, 1865–1893.

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Gaston Gagnon, « LABRECQUE, MICHEL-THOMAS (baptisé Labreque) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/labrecque_michel_thomas_16F.html.

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Auteur de l'article:    Gaston Gagnon
Titre de l'article:    LABRECQUE, MICHEL-THOMAS (baptisé Labreque)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2022
Année de la révision:    2022
Date de consultation:    9 oct. 2024