FRASER, SIMON A., ingénieur et industriel, né en octobre 1857 à New Glasgow, Nouvelle-Écosse, deuxième des quatre fils de Thomas Fraser et d’Isabella MacKay ; le 27 décembre 1882, il épousa Emma A. Rogers (décédée en 1889), de River John, Nouvelle-Écosse, et ils eurent deux enfants, puis Marion Ross de Margaree, Nouvelle-Écosse, et de ce second mariage naquirent deux enfants ; décédé le 22 novembre 1901 à New Glasgow.
Fils d’un éminent constructeur de navires du chantier de James William Carmichael à New Glasgow, Simon A. Fraser était le jeune frère de Graham Fraser*, un des fondateurs de la sidérurgie néo-écossaise. Dans cette industrie, on avait l’habitude de faire commencer au bas de l’échelle les futurs candidats à des postes de direction afin de les initier aux procédés de fabrication. Simon Fraser commença donc sa carrière, à la fin des années 1870, en fabriquant des genoux de navire pour la Nova Scotia Forge Company, qui appartenait à Graham. Puis il fut, jusqu’en 1889, maître faiseur d’essieux. Devenu surintendant de l’atelier de forge de la Nova Scotia Steel and Forge Company, il assuma en 1895 la même fonction à la Nova Scotia Steel Company. Ces deux sociétés, dans lesquelles son frère avait de gros intérêts, étaient peut-être réputées surtout pour leur acier forgé, et Simon Fraser jeta les bases qui assurèrent leur suprématie. Produire de l’acier forgé était plus complexe que produire de l’acier ordinaire ; cette tâche exigeait une supervision étroite et une solide compétence technique. Jusque dans les années 1890, on forgea l’acier avec le marteau à bascule, outil qui fonctionnait par gravité et à l’aide de points d’appui, et dont l’efficacité dépendait entièrement de l’habileté de celui qui le maniait. Or, Fraser était un marteleur sans pareil. Son influence, semble-t-il, s’étendait au-delà de l’atelier, car apparemment, ce fut lui qui convainquit son frère de nommer représentant des ventes Thomas Cantley*, futur personnage important dans la sidérurgie néo-écossaise.
Les fonctions que Fraser exerçait visaient de toute évidence à le préparer à un poste plus élevé. Quand on forma la Nova Scotia Steel and Coal Company Limited, en 1901, il prit la direction générale de l’usine de Trenton et des mines de Sydney Mines et de Wabana, à Terre-Neuve. On le considérait alors comme un remarquable maître de forges et comme « le plus grand ingénieur métallurgiste de Nouvelle-Écosse ». Il mourut cette année-là, apparemment pour cause de surmenage. Sa mort porta un dur coup à Graham, qui avait mis beaucoup de foi en lui et prévoyait en faire son successeur dans l’administration. Le fait que Graham démissionna de la Nova Scotia Steel and Coal Company Limited en 1903 pourrait s’expliquer en partie par son incapacité à accepter cette disparition.
Presbytérien convaincu, Simon A. Fraser fut con seiller presbytéral à l’église James de New Glasgow. Il participa à la fondation de l’Aberdeen Hospital ; il en fut aussi le premier vice-président et fit partie du conseil d’administration. Il fut également chef du service des incendies et, de 1892 à 1894, conseiller du quartier n° 2. On lui demanda sept fois de se présenter à la mairie, mais il refusa toujours. Ses obsèques, les plus imposantes que la ville eut con nues, furent l’occasion de constater à quel point on le respectait à New Glasgow. Cinq cents ouvriers de la sidérurgie précédaient le corbillard. Et, seulement pour la deuxième fois à l’enterrement d’un protes tant, le glas sonna à l’église catholique.
PANS, MG 1, 2155 ; MG 4, James Presbyterian Church (New Glasgow, N.-É.), reg. of marriages (mfm).— Eastern Chronicle, 28 nov. 1901.— Halifax Herald, 10 déc. 1902.— Pictou Advocate (Pictou, N.-É.), 29 nov. 1901.— I. M. Cameron, Ships and seamen of New Glasgow, Nova Scotia (New Glasgow, 1959).— K. E. Inwood, « Local control, resources and the Nova Scotia Steel and Coal Company », SHC Communications hist., 1986 : 254–282.— L. D. McCann, « The mercantile-industrial transition in the metals towns of Pictou County, 1857–1931 », Acadiensis (Fredericton), 10 (1980–1981), n° 2 : 29–64.— L. [D.] McCann et Jill Burnett, « Social mobility and the ironmasters of late nineteenth century New Glasgow », People and place : studies of small town life in the Maritimes, L. [D.] McCann, édit. (Fredericton et Sackville, N.-B., 1987), 59–77.— L. A. Sandberg, « Dependent development, labour and the Trenton Steel Works, Nova Scotia, c. 1900–1943 », le Travail, 27 (1991) : 127–162.
L. Anders Sandberg, « FRASER, SIMON A. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fraser_simon_a_13F.html.
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Auteur de l'article: | L. Anders Sandberg |
Titre de l'article: | FRASER, SIMON A. |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
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