LIÉNARD DE BEAUJEU, LOUIS, officier dans les troupes de la Marine, lieutenant de roi à Trois-Rivières, né à Paris le 16 avril 1683, fils de Philippe Liénard de Beaujeu, chef du gobelet de la bouche du roi et guidon des chevaux légers de la garde du roi, et de Catherine Gobert, décédé le 27 décembre 1750.
Issu d’une famille de la noblesse qui avait ses entrées à la cour, Louis Liénard de Beaujeu fut désigné le 11 juin 1691, à l’âge de huit ans, pour succéder à son père à la fonction de chef du gobelet de la bouche du roi. Il occupa ce poste jusqu’en 1697, année où il traversa en Nouvelle-France pour y chercher fortune, mais il n’en continua pas moins de toucher le traitement attaché à la fonction jusqu’en 1706. Il chercha à faire son chemin dans la carrière des armes et se révéla un officier compétent, même si les relations qu’il avait à la cour l’aidèrent grandement. Il reçut une commission d’enseigne dans un détachement des troupes de la Marine le 1er avril 1702, fut promu lieutenant en 1704 et capitaine le 30 juin 1711. Beaujeu épousa, le 6 septembre 1706, Thérèse-Denise, fille de Jean-Baptiste Migeon* de Branssat et veuve de Charles Juchereau* de Saint-Denys, lieutenant général de la juridiction royale de Montréal et trafiquant de fourrures important. Onze enfants naquirent de ce mariage.
Beaujeu rentra en France en 1712 pour affaires de famille ; Philippe de Rigaud* de Vaudreuil en profita pour lui confier les dépêches officielles parce qu’il le considérait comme un « très bon officier [...] d’une grande exactitude dans l’éxécution des ordres [...] fort appliqué au service et très zélé pour maintenir le bon ordre ». Quelques années plus tard Beaujeu se rendit aux Grands Lacs les plus à l’ouest avec Constant Le Marchand* de Lignery et dès 1719 il avait remplacé son supérieur hiérarchique au poste de commandant du fort nouvellement construit de Michillimakinac. Il y fut en service jusqu’en 1722. II tenta de diminuer la traite de l’eau-de-vie qui exerçait de grands ravages au sein des nations indiennes. Tout comme les autres officiers des postes de l’Ouest, Beaujeu se lança dans le commerce des fourrures et, à l’occasion, il importa des articles de François Poulin* de Francheville. Son mauvais état de santé lui causa des soucis pendant qu’il était à ce poste comme il en fut d’ailleurs tout au long de sa vie.
Il quitta Michillimakinac en 1722 et retourna à Montréal pour tenter de refaire sa santé. C’est à cette époque qu’il sollicita la croix de Saint-Louis, honneur qui lui fut accordé en 1726. Beaujeu retourna aux lacs Huron, Michigan et Supérieur en juin 1728 pour occuper le poste de commandant en second sous les ordres de Le Marchand de Lignery lors de l’expédition contre les Renards du Wisconsin laquelle devait connaître un malheureux sort. Lignery fut malade pendant une bonne partie du voyage ; néanmoins, il refusa de passer à Beaujeu le commandement des 450 Français et des 1000 Indiens. Les Renards échappèrent à leurs poursuivants et l’important détachement français rentra en septembre n’ayant rien récolté sinon des récriminations.
Beaujeu n’en fut pas pour autant discrédité ; l’année suivante il reçut de l’avancement mais aucun poste ne fut disponible avant avril 1733 ; il prit alors la succession de Pierre de Rigaud* de Vaudreuil au poste de major des troupes de la Nouvelle-France et siégea à sa place au conseil de guerre. On lui concéda, à la même époque, une seigneurie sur le lac Champlain. Cette année-là fut riche en événements car en octobre, sa fille Charlotte épousait Jean-Victor Varin* de La Marre, membre du Conseil supérieur.
Beaujeu retourna de nouveau en France en 1742. Le 31 mai 1743 il était nommé lieutenant de roi à Trois-Rivières. Son mauvais état de santé le retint en France et en 1746, il demanda sa mise à la retraite. On la lui refusa et il retourna en Nouvelle-France où la guerre sévissait. Lors d’une réunion tenue au château Saint-Louis au cours de juillet, il se prononça en faveur du renforcement des fortifications de Québec.
On accorda finalement à Beaujeu, en mars 1748, la permission de prendre sa retraite avec une pension annuelle de 2 000#. Il mourut le 27 décembre 1750. Trois fils lui survécurent : l’érudit Louis-Joseph*, l’officier Daniel-Hyacinthe-Marie et Louis Liénard* de Beaujeu de Villemomble, dernier commandant français de Michillimakinac, qui se distingua au cours de la Révolution américaine.
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David A. Armour, « LIÉNARD DE BEAUJEU, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/lienard_de_beaujeu_louis_3F.html.
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Auteur de l'article: | David A. Armour |
Titre de l'article: | LIÉNARD DE BEAUJEU, LOUIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 11 oct. 2024 |